La mode s’est façonnée avec l’histoire et ses grands évènements, et les femmes ont largement contribué à ces changements. Quels sont les styles qui ont participé à faire avancer la cause féministe ?

Comment s’est manifesté l’essor de la culture féministe au cours de l’histoire

Les suffragettes britanniques, en réclamant entre autres, le droit de vote, ont amorcé un nouveau courant : le féminisme.

Outre les trois couleurs (violet, vert et blanc) caractéristiques de ce mouvement, un nouveau vêtement fait son apparition : le bloomer. Crée par Amélia Bloomer, féministe militante, le bloomer est un pantalon court surmonté d’une jupe. Amélia a clairement œuvrer à assouplir les codes vestimentaires.

Coco chanel, ou l’effondrement des frontières entre les sexes

En tant que créatrice pionnière, Coco Chanel a révolutionné la mode féminine au début du XXe siècle. Elle est la première à avoir osé porter un pantalon au quotidien, critiquant la mode stricte et ouvrant la voie à un style moderne et libéral.

Rosie la riveuteuse

Lors de la Seconde Guerre Mondiale, les femmes prirent la place des hommes dans les usines, notamment dans l’industrie de l’armement. Les fidèles disciples de Rosie adoptèrent un style plus fonctionnel, adapté à leurs conditions de travail : salopette, bottes solides, et foulards. Le jean a gagné sa place dans la mode féminine.

L’après-guerre, une régression vers les rôles traditionnels

Lorsque les hommes sont retournés sur le marché du travail, les femmes ont été encouragées à remplacer leurs ambitions professionnelles par le shopping. La féminité exacerbée, initiée par le New Look de Dior, connaît un renouveau. Les femmes ont tout de même adopté les vêtements de sport à la maison, ainsi que les shorts qui gagnent en popularité.

L’apparition d’une deuxième vague féminine à la fin des années 60

Cette période a ravivé les styles masculins pour les femmes. La frontière entre la mode masculine et la mode féminine s’est estompée, à l’exemple des célèbres mannequin Twiggy, arborant un look androgyne, suivie quelques années plus tard par Grace Jones.

Le grunge des années 90

Le mouvement musical Riot Grrrl, composé de groupes punks féminins, a donné le ton à la troisième vague du féminisme. En plus d’adopter des modes non sexistes et des paroles audacieuses, les musiciens ont récupéré des détails « féminins » comme les motifs de cœur et la couleur rose, et leur ont donné un sens nouveau et plus fort.

Où en est la culture féministe à l’heure actuelle ?

La quatrième vague du féminisme est bien amorcée et la mode continue de jouer un rôle important :

  • Hillary Clinton a porté un pantalon tout au long de sa campagne présidentielle en 2016 (et bien avant), tout en rendant hommage aux suffragettes. Depuis, sa combinaison est devenue le symbole du pouvoir, de l’égalité et du féminisme.
  • Lors de l’inauguration présidentielle de Donald Trump en 2017, des femmes du monde entier se sont battues pour l’égalité des droits en organisant une marche des femmes et en portant les fameux « pussyhat » en solidarité.
  • De grandes maisons de design ont nommé leurs premières directrices féminines, comme Clare Waight Keller pour Givenchy en 2017 et Maria Grazia Chiuri pour Dior en 2016, qui a estampillé la phrase « We Should All Be Feminists » sur un T-shirt pour sa première collection au printemps/été 2017.
  • De nombreuses marques surfent sur la vague du féminisme. C’est le cas de la marque Antia’N’Co, qui nous fait passer un message simple et sans agressivité : un soutien sincère aux droits des femmes.

Bien qu’il soit difficile de prévoir les tendances de la prochaine décennie, la mode a toujours été un reflet de l’air du temps.

Ce qui est certain, c’est la relation étroite qui existe entre les femmes leaders et les vêtements qu’elles portent.